(...) à l’origine, l’écologie était un humanisme. Elle portait une vision de la protection du vivant, du lien entre l’homme et la nature. Elle n’avait rien d’un instrument de coercition sociale. Ce que j’appelle une « écologie non-violente », c’est une écologie concrète, active, fondée sur la participation des citoyens, non sur leur mise au pas. À l’inverse, l’écologie politique actuelle s’est transformée en un immense projet de contrôle des activités humaines. On est passé de l’engagement environnemental à l’ingénierie sociale.
Ce basculement s’est produit au moment où les élites ont compris que l’écologie pouvait devenir un levier puissant : d’une part, un outil de pouvoir, de surveillance et de contrôle social ; d’autre part, un moyen de relégitimation des bureaucraties. Ne répondant plus aux fractures sociales, les administrations se sont inventées une nouvelle mission : « sauver la planète ». Et ce fantasme technocratique est aujourd’hui devenu la colonne vertébrale du projet européen.